Écoutez et lisez le texte et répondez aux questions ci-dessous.

L'Usine Romaine de Salaison de Poisson : L'Industrie du Garum

Les vestiges archéologiques découverts sous le Castillo de la Duquesa révèlent l'existence d'un complexe industriel très actif à l'époque romaine. Loin d'être un simple petit atelier, il s'agissait d'une grande usine de salaison de poisson (appelée cetaria en latin), qui fut le moteur de l'économie locale pendant plusieurs siècles.

Le processus de production était remarquablement méthodique. Tout d'abord, les ouvriers nettoyaient et filétaient du poisson frais, souvent de petits poissons comme des sardines ou des maquereaux, ou utilisaient simplement leurs intestins. Ceux-ci étaient ensuite disposés en couches, avec de grandes quantités de sel, à l'intérieur de vastes cuves rectangulaires construites en briques et mortier. Le mélange était laissé à fermenter sous l'effet du soleil pendant plusieurs semaines, voire des mois. Durant cette période, la chaleur et le sel décomposaient le poisson, produisant un liquide.

Le produit final de cette fermentation était une sauce puissante, très salée et piquante, connue sous le nom de garum ou liquamen. Bien que son odeur durant la production fût extrêmement forte, le garum était considéré comme une denrée de luxe très prisée et coûteuse dans tout l'Empire romain, comparable à une sauce soja ou une sauce Worcestershire de haute qualité aujourd'hui. Il était employé pour apporter une saveur riche et salée (umami) à une grande variété de plats romains.

Cette industrie lucrative assura la prospérité du site du Castillo de la Duquesa. Le garum qui y était produit était conditionné dans des jarres en argile, appelées amphores, et commercialisé dans tout le bassin méditerranéen. La richesse générée par ce commerce est d'ailleurs manifeste dans la qualité des autres ruines romaines trouvées sur le site, telles que les thermes et les mosaïques. Le succès de cette usine a permis aux gens de vivre et de travailler à cet endroit pendant des centaines d'années.