Le cubisme, avec Pablo Picasso, Juan Gris et André Lhote parmi ses principaux protagonistes, a entraîné une transformation radicale du langage pictural. Lhote, considéré comme l'un des grands théoriciens de ce courant, montre comment l'abstrait et le figuratif s'entremêlent dans des plans volumétriques calmes. Il convient également de mentionner la figure d'Albert Gleizes, qui s'installe à Barcelone en 1916 et réalise sa première exposition personnelle à la galerie Dalmau ; ses œuvres de cette période déconstruisent les objets dans des perspectives géométriques, sans pour autant perdre la référence au monde réel.
Presque au même moment, des artistes comme Alexander Archipenko et Kurt Schwitters se concentrent sur l'esprit plus constructif de la peinture, visible dans le Collage n° 2 (1913) et dans Miniature sans titre (1920), cette dernière dans un esprit dadaïste, directement lié aux enseignements de Francis Picabia et de Serge Charcoune. Schwitters intègre même les déchets dans sa production avec son concept Merz : tout matériau peut devenir une œuvre d'art.
La présence d'artistes espagnols à Paris a permis d'assister au développement du surréalisme, avec des figures comme Salvador Dalí, Joan Miró, Luis Fernández et Óscar Domínguez, créateur de la décalcomanie, une technique liée au cercle surréaliste de Breton.