Trancription LA TRADUCTION
Type d’épreuve : trouvez les extraits qui correspondent à chaque phrase.
Extrait 1 : Et nous parlons des mots intraduisibles, un sujet qui inspire nos auditeurs et auditrices, et notamment concernant la langue espagnole. Le mot « postureo » n’est pas traduisible, nous écrit Marie, et fait référence en espagnol au fait de publier sa vie souvent embellie sur les réseaux sociaux, afin notamment de « frimer », voilà. Là, ils ont un mot pour ça, les espagnols.
Et il y a aussi des mots dont la traduction nous fait envisager le mot différemment, ajoute Laura. Des mots qui nous envoient, qui nous ouvre une nouvelle voie, une nouvelle piste de réflexion : « pour moi, c’est la traduction du mot « cœur » en espagnol, « corazón », co-raison. En espagnol, dit-elle, le cœur accompagne la raison. Je trouve cela tellement poétique, dit-elle.
Extrait 2 : Mais, c’est très intéressant de voir comment se forme la pensée quand on est interprète, on n’interprète pas les mots, on interprète la pensée et surtout il faut anticiper sur la pensée, telle qu’elle se forme dans l’esprit de l’orateur qui improvise. Et ça, c’est absolument passionnant, c’est très exaltant de suivre la pensée de l’autre.
Extrait 3 : Un mot de plus, écrivez-vous, c’est une porte de plus dont on n’avait pas vu l’encadrure. Alors, vous êtes d’accord avec ça Valérie Zenatti.
- Oui, totalement, je pense que si on voulait approcher l’étendue de l’expérience humaine, il faudrait retourner à Babel, et connaître toutes ces langues et tous ces mots qui sont manquants dans un certain angle et qu’on retrouve ailleurs. C’est évidemment le langage qu’on a à notre disposition est de toute façon parcellaire. Je pense qu’il faut, et contrairement à ce que l’on croit, un écrivain n’est pas capable de trouver des mots pour tout, loin de là ! Moi, je pense qu’un écrivain, vraiment, c’est quelqu’un qui accepte d’être démuni face à ce qui le laisse sans voix et
Extrait 4 : Avez-vous en tête un souvenir de traduction en direct particulièrement périlleuse sur l’antenne du coin d’Arte 1 ?
Oui, je crois que plusieurs. Dans une émission de Kathleen Evan. Kathleen avait reçu une femme photographe anglaise qui dans les photos… les photos étaient merveilleuses, mais qui n’était pas capable de s’exprimer par les mots.
Ah ! C’est dommage à la radio !
C’est très dommage à la radio, c’était une interview aussi périlleuse.
Extrait 5 : El la traduction littéraire notamment, mais pas seulement, permet de faire face à l’absence des mots dans deux langues et leurs tentatives désespérées, dirais-je, mais stimulantes aussi, de réconciliation. Et pour moi [entre deux langues…], oui entre deux langues…
Extrait 6 : Alors la difficulté majeure, c’est la question du temps, puisque les temps grammaticaux n’existent pas en hébreu. On parle plutôt d’aspect que de temps. Dans la Bible, notamment et l’hébreu d’Arlapal est imprégné de ça, on ne parle pas de passé et de futur mais d’accompli et d’inaccompli, et l’accompli ce n’est pas le passé, c’est un mouvement, une action qui a eu lieu mais qui peut perdurer encore et qui peut encore avoir une influence sur nos vies, de même que l’inaccompli peut déjà rendre naissance dans le moment, mais se poursuivre…
[Donc, il n’y a pas d’imparfait, pas de futur, pas de passé simple, pas de présent.]
Pas du tout.
[Quel casse-tête !]
Extrait 7 : Sans les mots, on ne se permet pas des actions et c’est formidable parce que trop souvent, on oppose la parole et l’action, comme si les deux étaient contraires, mais…si en Ecosse, des paysans, il y a deux siècles, ne s’étaient pas rebeller contre un dénommé « Boycott », et dans sa ferme, il n’aurait pas… refusant de travailler pour lui et refusant d’acheter les produits qu’il vendait…ils n’auraient pas inventé le mot qui est ensuite passé en France sous le terme de « boycottage » et ensuite « boycott », et du coup, on n’aurait pas boycotter et ce qui est intéressant, les gens ne boycottaient pas quand le mot « boycott » n’existait pas.
Extrait 8 : D’autant qu’il faut parler du coefficient de foisonnement [le coefficient de foisonnement…]
Oui, c’est un coefficient que connaissent les traducteurs et les interprètes. Quand on prononce 100 mots en anglais, il faut environ 120 ou 130 mots en français. Donc il y a un coefficient de foisonnement, comme ça, qui sont approximatifs, évidemment, entre l’anglais et le français. C’est environ 20%, donc l’anglais étant une langue plus ramassée, plus concise, donc il faut plus de mots en français qu’en anglais.